Analyse | Pourquoi le retour de Mercedes est une histoire de longue haleine

Le développement continu des voitures de Formule 1 est une véritable course à l'échalote. À chaque Grand Prix, les équipes introduisent une ou plusieurs mises à jour, même minimes, certaines plus réussies que d'autres. En parcourant les livres d'histoire de la Formule 1, vous lirez chaque saison que la grande majorité des équipes s'attendent à faire de grands progrès au cours de l'année grâce à une nouvelle mise au point de leurs voitures. Ainsi, se disent-elles, l'écart avec l'équipe juste au-dessus d'elles sera comblé, qu'il s'agisse d'une équipe de pointe comme Red Bull Racing (devant, disons, Mercedes) ou d'une équipe moyenne comme Alpine (pensez à une McLaren).

Inverser les classements, c'est compliqué

Bien entendu, la concurrence ne reste pas inactive non plus. En réalité, il est rare qu'une équipe passe d'un statut de retardataire à celui de leader au cours d'une saison. Certes, par le passé, Red Bull s'est rapprochée de Mercedes à plusieurs reprises au cours de l'année. Mais l'inversion complète du classement ne s'est pas produite pendant l'ère de domination de Mercedes.

Pourtant, ce n'est pas la première fois que Toto Wolff prononce des paroles d'espoir cette semaine. Il a dit qu'il avait confiance dans le processus et dans les gens de Mercedes, que le potentiel de la voiture existait et que l'équipe finirait par revenir. " En Australie, nous avons vu des signes de performance dans notre voiture qui nous encouragent pour la suite de la saison", a déclaré Toto Wolff sur le site web de l'équipe Mercedes F1.

Pour l'instant, Wolff reste vague dans ses interviews sur les changements concrets à venir dans le domaine technique : "Nous comprenons beaucoup mieux la voiture, nous avons défini une direction claire vers laquelle nous devons aller et je crois que nous sommes sur la bonne trajectoire. Mais que dit réellement Wolff ? Quelles conclusions pouvons-nous en tirer ? Comprendre une voiture est complètement différent de connaître la solution à un problème et de la mettre en œuvre à court terme.

Le cœur sous la ceinture

Ces phrases de Wolff sont énigmatiques et peuvent être interprétées de différentes manières. Il est possible qu'elles soient destinées à donner du courage à son propre personnel, notamment au pilote vedette Lewis Hamilton. Bien que toutes les parties concernées répètent que Hamilton renouvelle réellement son engagement qui arrive à échéance, on s'attend à ce que le septuple champion du monde ne veuille pas passer ses dernières années en F1 comme figurant dans un spectacle de Red Bull. On ne peut échapper à l'impression qu'Hamilton attend que l'espoir que Wolff entrevoit se transforme en un vainqueur structurel de courses.

La réflexion sur l'avenir d'Hamilton devrait probablement inclure le changement de garde sur le plan technique. Mercedes n'est normalement pas l'équipe qui change complètement de personnel au milieu d'une saison, mais la situation embarrassante l'exigeait. Mercedes a donc créé la surprise vendredi en annonçant que James Allison et Mike Elliot changeaient de poste. Le premier est désormais directeur technique (à nouveau), et Elliot est le nouveau directeur technique.

La patience est de mise

Les deux hommes connaissent bien Mercedes et il n'y aura donc pas de période d'intégration. De plus, Mercedes applique à nouveau la répartition des rôles avec laquelle l'équipe allemande a dominé le monde de la F1 par le passé. "C 'est lui qui a bouleversé l'aérodynamique lorsque j'étais chez Mercedes et qui a fait du département aérodynamique le meilleur de la Formule 1 après des années de domination de Red Bull", a par exemple récemment déclaré Nico Rosberg à Sky Germany. En effet, au vu de ce qui s'est passé depuis vendredi, les chances que les choses finissent par s'arranger pour Mercedes ont considérablement augmenté. Seule la patience est de mise.

Bien sûr, Allison va tenter d'inverser la tendance à court terme, mais son véritable défi se situe au niveau de la voiture 24. Les changements de personnel sont surtout pour le moyen terme : il ne faut pas s'attendre à des miracles de la part d'Allison cette saison, même si Wolff est persuadé du contraire. Pour l'année prochaine, la concurrence est prévenue : Mercedes revient.