"Si j'étais Perez, je serais inquiet et très mal à l'aise"

Herbert est ce que l'on pourrait appeler un expert par expérience. Au cours de sa propre carrière en F1, il a été le coéquipier de Michael Schumacher, qui était à l'époque le meilleur pilote de la discipline. Aux côtés de Schumacher, tout le monde a pâli, y compris Herbert en 1995. Alors que Schumacher était en passe de remporter son deuxième titre mondial, Herbert a eu beaucoup plus de mal à faire monter la rapide Benetton sur le podium. Le Britannique n'a atteint le top 3 que quatre fois (dont deux victoires), alors que Schumacher a remporté neuf Grands Prix avec la même voiture.

Herbert connaît la pression

Bien qu'il n'y ait pas eu de médias sociaux à l'époque et que beaucoup moins de journalistes qu'aujourd'hui se promenaient dans le paddock, Herbert a dû lui aussi ressentir la pression. Lui aussi a entendu les rumeurs selon lesquelles Benetton envisageait de le mettre sur la touche au profit de - quelle ironie - Jos Verstappen. Une victoire sur le circuit de Monza a permis à Benetton de reprendre confiance en Herbert, après quoi il pouvait encore terminer la saison. À la fin de la saison, d'ailleurs, l'équipe s'est finalement séparée du Britannique.

Herbert peut donc comprendre exactement ce que Sergio Perez traverse en ce moment. Le Mexicain se trouve également dans la meilleure voiture de la grille, a pour coéquipier le pilote de loin le plus performant et ses propres performances sont irrégulières. Alors que Verstappen ne cesse de gagner, Perez a du mal à faire monter la Red Bull sur le podium. Comme par le passé avec Herbert, les rumeurs sur l'avenir de Perez au sein de l'équipe championne sont constantes.

'Verstappen n'est pas mis au défi'

Le fait est que : Verstappen est toujours largement devant Perez dans des circonstances normales (c'est-à-dire sans pénalités, par exemple). " C'est alarmant pour Perez", explique Herbert à OLBG. " Vous ne voulez pas être aussi loin de votre coéquipier, c'est certain. Si j'étais Perez, je serais inquiet et très mal à l'aise. Verstappen est très heureux de la situation parce qu'il n'est pas sous pression ou contesté de quelque manière que ce soit, mais Red Bull sait qu'ils auront besoin de quelqu'un qui sera constamment au sommet lorsque les autres équipes deviendront plus compétitives."

Par conséquent, Herbert réitère : "Si j'étais Perez, je serais inquiet et très mal à l'aise. Il pourrait penser qu'il a fait du bon travail en qualifications et ils mettent l'écran devant vous et vous pensez "oh, mon Dieu, je suis encore à des kilomètres - que dois-je faire ?". Nous sommes à la moitié de la saison et il n'est toujours pas capable de trouver cette vitesse supplémentaire, il peut y avoir certaines courses où il le peut, mais il ne peut pas trouver la constance comme Verstappen. Seul Perez peut renverser la situation."

Les médias spéculent depuis un certain temps sur le nom de celui qui pourrait remplacer Perez. Les noms de Daniel Ricciardo et de Tsunoda ont parfois été évoqués. Herbert pense à un autre pilote, lui aussi déjà régulièrement mentionné : "Ils pourraient s'intéresser à Lando Norris - je ne sais pas s'il peut sortir de son contrat ou s'il y a une clause de performance. Je ne vois pas pourquoi Charles Leclerc ou Carlos Sainz voudraient quitter Ferrari, je sais qu'il y a des frustrations, mais il y a un gros facteur de risque à prendre en compte pour rejoindre Red Bull parce que Verstappen est là, ce n'est pas quelqu'un de facile à affronter."