Après le GPDA, c'est au tour des pilotes du WRC de suivre le mouvement : La FIA n'est pas claire

La WoRDA a fait savoir dans une déclaration publique détaillée à la FIA qu'elle n'était pas satisfaite de la voie empruntée par la FIA avec les nouvelles directives. Les pilotes et leurs copilotes soulignent qu'ils ne se plaignent pas d'une sanction prononcée, mais du fait qu'ils estiment que les sanctions sont disproportionnées par rapport à l'infraction. Selon eux, le montant des amendes serait également disproportionné par rapport au montant de leurs salaires.

"La WoRDA a toujours reconnu nos responsabilités et notre engagement à collaborer de manière constructive avec toutes les parties prenantes, y compris le président de la FIA, afin de promouvoir et d'élever notre Sport exceptionnel au bénéfice de tous. Cependant, au cours des derniers mois, on a constaté une augmentation alarmante de la sévérité des sanctions imposées pour des écarts de langage mineurs, isolés et non intentionnels. Cela a atteint un niveau inacceptable", peut-on lire.

L'Association des pilotes de Grand Prix de Formule 1 a publié une déclaration similaire en novembre 2024, demandant des éclaircissements sur la destination de l'argent que la FIA reçoit des amendes. Le président de la FIA, Mohammed Ben Sulayem, avait alors répondu que les pilotes devraient "se mêler de leurs affaires." Les pilotes de rallye ont réitéré cette demande dans leur communiqué, dans l'espoir que la FIA fasse enfin la lumière sur la destination de l'argent.

Adrien Fourmaux pénalisé en Suède

Fourmaux a participé au Rallye de Suède au début du mois, après quoi il a déclaré à RallyTV , quelque peu frustré, "Nous avons merdé". Bien que la FIA se soit montrée compréhensive, il a tout de même reçu une amende de 10 000 € plus une amende conditionnelle de 20 000 €. De plus, il risque désormais une amende encore plus élevée pour toute infraction future, et éventuellement une interdiction de course, voire une déduction de points au classement du championnat.

La réaction de l'ensemble du monde du sport automobile a été pleine de surprise. Les pilotes de Formule 1 ont à peine commenté l'incident lors des séances de presse entourant F1 75 Live. Dan Ticktum a utilisé un langage agressif et inapproprié à la radio lors de l'E-Prix de Jeddah, mais il s'en est tiré à bon compte, car les commentaires à la radio ne semblaient pas être couverts par les nouvelles réglementations.

Déclaration complète de WoRDA à la FIA

"Les pilotes et copilotes de rallye de la WoRDA, inspirés par leurs collègues du GPDA, s'unissent pour exprimer leur opinion, rechercher la clarté et coopérer en vue d'un avenir meilleur. Avant toute chose, nous souhaitons affirmer que, comme c'est le cas dans tous les sports, les concurrents doivent se conformer à la décision de l'arbitre. Le respect de ce principe n'est pas remis en question. Nous ne sommes pas tous des professionnels à plein temps, et pourtant nous affrontons tous les mêmes conditions extrêmes avec la même passion implacable.

"Que ce soit en naviguant dans des forêts denses, sur des routes gelées en pleine nuit, ou dans la poussière de pistes de gravier traîtresses, nous nous poussons à bout - contre les éléments, contre la montre, et contre nos propres limites. Au-delà de la course, notre rôle s'est élargi.

"Aujourd'hui, les pilotes et copilotes de rallye ne sont pas seulement des athlètes, mais aussi des amuseurs, des créateurs de contenu et des figures médiatiques constantes. Des smartphones des spectateurs aux caméras officielles du WRC, on attend de nous que nous soyons disponibles à tout moment - avant, pendant et après la compétition, de l'aube au crépuscule.

"La WoRDA a toujours reconnu nos responsabilités et notre engagement à collaborer de manière constructive avec toutes les parties prenantes, y compris le président de la FIA, afin de promouvoir et d'élever notre sport exceptionnel au bénéfice de tous. Cependant, au cours des derniers mois, on a constaté une augmentation alarmante de la sévérité des sanctions imposées pour des écarts de langage mineurs, isolés et non intentionnels. Cette situation a atteint un niveau inacceptable.

"Nous croyons fermement que :

- Le langage familier courant ne peut être considéré et jugé comme égal à une véritable insulte ou à un acte d'agression.
- Les personnes dont ce n'est pas la langue maternelle peuvent utiliser ou répéter des termes sans avoir pleinement conscience de leur signification et de leur connotation.
- Quelques secondes après une montée d'adrénaline extrême, il n'est pas réaliste de s'attendre à un contrôle parfait et systématique des émotions.
- Le rallye est extrême : niveau de risque pour les athlètes, intensité de la concentration, longueur des journées... toutes les limites sont atteintes.

"Dans un tel cas, nous nous interrogeons sur la pertinence et la validité de l'imposition d'une quelconque sanction. De plus, les amendes exorbitantes sont largement disproportionnées par rapport au revenu et au budget moyen en rallye. Nous sommes également préoccupés par l'impression publique que ces sommes excessives créent dans l'esprit des fans, suggérant qu'il s'agit d'une industrie où l'argent n'a pas d'importance.

"Cela soulève également une question fondamentale : où va l'argent de ces amendes ? Le manque de transparence ne fait qu'amplifier les inquiétudes et saper la confiance dans le système. Il est certain que les impressions négatives qui entourent ces pénalités dépassent de loin l'impact de tout écart de langage. Nous demandons une communication directe et un engagement entre le président de la FIA et les membres du WoRDA afin de trouver une solution urgente et mutuellement acceptable.

Sportivement, Les pilotes et copilotes de rallye membres du WoRDA."

Cet article a été rédigé en collaboration avec Kimberley Hoefnagel.

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