Les Kiwis à la conquête du sport automobile

On se demande presque ce qu'il y a dans l'eau en Nouvelle-Zélande pour qu'elle soit un tel foyer de talents en matière de course automobile. Immédiatement, il y a un rire. "Ça dépend de la région où tu vas. Je ne boirais pas [l'eau] partout", déclare Cassidy (29 ans) lors d'un entretien exclusif avec GPblog. Pour continuer sur une note plus sérieuse : "Je ne sais pas [pourquoi il y a tant de talent]. C'est incroyable de voir autant de pilotes au sommet de nombreux championnats. Je n'ai pas de réponse à vous donner, mais c'est vraiment cool à voir."

Le fait qu'en Nouvelle-Zélande, les juniors se voient offrir une chance dans le sport automobile à un très jeune âge y est peut-être pour quelque chose. Cassidy acquiesce. "Je me suis lancé dans la course automobile grâce à ce qu'on appelait la bourse Speedsport. Quand j'avais 13 ans, cela m'a permis de piloter une voiture de formule. Nous n'avons pas l'environnement des championnats du monde de karting, mais nous avons probablement l'avantage de passer très tôt aux voitures. Nous arrivons donc aux Toyota Racing Series (une classe de course de talent de renommée internationale) presque tout à fait préparés, d'une certaine manière."

La Nouvelle-Zélande est un petit débouché pour la Formule 1 et la Formule E

La Nouvelle-Zélande est un marché (automobile) relativement petit, un pays où les courses de Formule 1 et de Formule E sont souvent télévisées au milieu de la nuit. C'est d'autant plus spécial que les pilotes du pays sont amenés à courir en Europe ou aux États-Unis dans les catégories supérieures.n"Je pense que c'est vrai", répond Cassidy. "Je ne veux pas le minimiser parce que je pense que par habitant, l'intérêt pour le sport automobile chez nous est énorme. Nous avons une très, très belle culture de la course automobile chez nous, par habitant, mais c'est évidemment un petit marché."

"Alors en termes de ce que nous pouvons apporter à la table [l'argent des sponsors], il est évidemment difficile de rivaliser parfois. Mais chacun d'entre nous qui a voyagé 30 heures autour du monde l'a fait pour une raison parce que nous avons super faim. Nous aimons ce sport, nous voulons courir et faire de notre mieux. Cette motivation et ce désir d'être ici sont donc très forts. C'est donc très différent des courses qui se déroulent dans votre arrière-cour."

Cette culture de la course est donc bien présente en Nouvelle-Zélande, affirme Cassidy : "Comme la Formule 1 et l'IndyCar, les supercars, elles sont vraiment très suivies. Il y a beaucoup de passion. Nous y travaillons encore avec la Formule E. Ce n'est pas facile de créer un public en Nouvelle-Zélande pour la Formule E. Mais j'espère surtout que le fait que Mitch et moi fassions partie de la même équipe est passionnant. L'année dernière, à nous deux, nous avons gagné beaucoup de courses. J'espère que cela contribuera à la croissance du championnat en Nouvelle-Zélande."

Nouvelle dynamique chez Jaguar

Deux Kiwis dans la même équipe de pointe en Formule E, c'est une réussite encore plus grande. Cassidy sera la saison prochaine le coéquipier de Mitch Evans, qui a terminé troisième du championnat l'année dernière avec Jaguar. "Évidemment, les Kiwis ne sont pas les personnes les plus sympathiques, alors c'est difficile pour tout le monde autour". Le sourire revient. "C'est cool. Il fait son truc, je fais le mien, et on réglera le reste, mais c'est très amusant", dit Cassidy.

Il y a peut-être une nouvelle dynamique entre eux deux, cependant, puisqu'ils sont non seulement compatriotes mais aussi amis. "Oui, mais c'était la même chose l'année dernière. C'est la même chose chaque année. L'année dernière, nous étions dans des équipes différentes. À la rigueur, la rivalité aurait dû être plus importante. Maintenant, nous avons la responsabilité de faire le meilleur pour Jaguar et la marque, l'équipe. Je pense donc que c'est assez excitant et assez cool."

Cassidy vise le championnat en Formule E

Champion en super formule japonaise, en super GT et en Toyota Racing Series. Vainqueur de courses en DTM et en Formule E, entre autres. Nick Cassidy a de quoi être fier de son palmarès. À propos de son prochain objectif, le nouveau pilote Jaguar n'a pas besoin de réfléchir une seconde : décrocher le titre en Formule E. "Je pense que lorsque vous terminez deuxième du championnat, vous êtes bête de ne pas le viser, n'est-ce pas ?". Cassidy renvoie la balle directement.

Quatre victoires ont été remportées par le pilote d'Envision Racing de l'époque, mais le titre est revenu à Jake Dennis. Cassidy termine deuxième, ce qui représente une grande amélioration par rapport à la saison précédente. En 2022, il a terminé l'année à la 11e place. Bientôt, Cassidy entamera sa quatrième saison dans la catégorie reine des courses électriques. "Je pense que ma première année en Formule E n'a pas été mauvaise. C'était peut-être un peu incohérent. Mais j'ai terminé ma première année en Formule E à moins d'une victoire de course du championnat du monde. Je ne pense pas que ma première année ait été un désastre."

"Ma deuxième année, j'étais très impatient. J'étais très frustré. J'étais habitué à gagner des championnats au Japon, à me battre pour la victoire tout le temps. Et ce n'était pas le cas. Et je me suis mis dans un trou. Je n'ai pas fait de bonnes performances. J'étais juste fière de m'en sortir dans la deuxième moitié de l'année. Je suis sur une bonne lancée maintenant."

Jaguar veut enfin tenir sa grande promesse

Cassidy espère franchir cette dernière étape vers le titre mondial avec Jaguar, une équipe de pointe absolue qui a également soif de son premier championnat de Formule E. C'est l'équipe client de Jaguar, Envision, qui a remporté le titre des constructeurs la saison dernière avec Cassidy. "L'histoire de Jaguar en matière de sport automobile est exceptionnelle. Maintenant, ils sont revenus en Formule E, et c'est une période vraiment passionnante pour eux. Si vous regardez leurs trois ou quatre dernières années, surtout à mon avis, ils ont toujours été forts, se battant pour le championnat en Formule E. Donc la chance pour moi de rejoindre un constructeur comme Jaguar était tout simplement trop belle pour être refusée", dit Cassidy. Et franchir cette dernière étape avec Jaguar, pour sa propre carrière et pour l'équipe ? "J'ai eu beaucoup de chance de conduire une voiture motorisée par Jaguar l'année dernière. Je suis sûr que nous avons les performances nécessaires pour nous battre vraiment, vraiment pour le championnat".